Principes, méthodologies et outils de la pédagogie sociale
La Pédagogie sociale repose sur la mise en œuvre de principes d’action tels que l’inconditionnalité de l’accueil, le mélange des âges et des publics, l’interculturalité, la gratuité et le don.
La Pédagogie sociale donne lieu à des actions qui ont le plus souvent comme caractéristique de se déployer « hors les murs », directement dans l’environnement naturel de publics, et souvent en dehors des structures et des institutions.
En imaginant 10 principes théoriques pour une intervention intégrale en pédagogie sociale, nous nous reconnaissons dans l’action det l’œuvre de pédagogues sociaux comme Elise et Célestin Freinet, Paulo Freire, Héléna Radlinska et Janusz Korczak.
1
Le pédagogue social lutte contre sa propre oppression. Le pédagogue intervient pour combattre toutes les formes d’oppression et de dominations de classe, de race, de sexe.
2
La pédagogie sociale nécessite une constance sur le lieu et la durée de l’accueil.
3
Le pédagogue social créé des zones libérées à des fins de transformation locale.
4
Le choix d’intervenir sur un territoire repose sur un constat de manques.
5
La rencontre constitue le point de départ.
6
La disponibilité à ce qui arrive.
7
C’est une pédagogie ancrée dans l’éducation populaire par la réappropriation des savoirs et des savoir-faire grâce au partage des connaissances et l’utilisation de matériel accessible à toutes et à tous.
8
Nous acceptons et supportons le conflit.
9
La Pédagogie sociale est une pratique sans modèle, chacune et chacun peut faire autorité. Le pédagogue social est aussi ingénieur de sa propre pratique.
10
Bien que soyons toujours dans le cadre de la loi, nous ne demandons pas d’autorisations. Dans certain cas, pour améliorer une situation il vaut mieux prendre le risque d’avoir à demander pardon que la permission (plus un zeste de « piraterie »). La pédagogie sociale est une pratique qui se veut hors des institutions « traditionnelles » (qui favorisent la violence et la domination d’un État capitaliste).
Les actions éducatives en milieu ouvert, inspirées par la Pédagogie sociale trouvent très justement et utilement à se dérouler dans des lieux généralement considérés comme insécures, et négativement connotés (squats, squares, quartiers prioritaires, parkings des hôtels dits sociaux et bidonvilles).
La pédagogie sociale est un travail en dehors de structures traditionnelles qui se vit, essentiellement, dans les espaces ordinaires de la société. C’est un travail qui invite à la rencontre parce qu’il est visible et en libre accès. Cette pédagogie nous permet de travailler à partir de la réalité, de réhabiliter le collectif (le groupe soutient, protège, nourrit) : notre intention est de porter beaucoup d’attention à autrui.
Nos actions sont stables, durables et régulières. Quand la précarité nous rappelle à l’incertitude et à l’insécurité, nous travaillons dans le long terme, nous osons la proximité et la relation authentique.
A l’heure de la distance, nous proposons la présence parce que c’est à nous qu’il revient de nous occuper de celle et de celui qui est venu nous voir, nous rencontrer.
Le succès de ces actions tient à l’approche pragmatique qui les anime. Il s’agit d’améliorer une réalité certes insatisfaisante mais qu’il faut prendre en compte. On est ici assez proches d’une logique de « réduction des risques » appliquée cette fois au champ de la précarité.